La “Ligne du Pain Sec” est, en 1885, la première ligne ferroviaire mise en circulation par la Compagnie des Chemins de Fers Départementaux. Cette ligne, en rocade, présente 313 passages à niveaux en 20 gares.
Elle reliait Port-Boulet, au bord de la Loire, à Château-Renault, au nord du département, mettant en relation les terres viticoles de la vallée avec les industries du nord dont les tanneries castelrenaudaises.
La ligne doit son surnom, le « Pain Sec », à la lenteur du trajet parcouru (en moyenne à 20 km/h) qui rendait le pain frais, parti de Port-Boulet, sec à son terminus!
La gare située sur la commune permettait de desservir La Ferrière et Les Hermites.
Ses bâtiments appartiennent à un type de construction standardisée que l’on retrouvait sur l’ensemble de la ligne. Le bâtiment d’accueil des voyageurs possède un étage qui servait de logement au chef de gare dont seules des petites fenêtres ouvertes dans les pignons permettaient l’éclairage. Une petite halle à marchandise y était accolée. Les ateliers et le dépôt du réseau se trouvaient à Neuillé-Pont-Pierre.
Lors de sa mise en service, huit locomotives à vapeur (de type 030T), pesant 12 tonnes chacune, étaient utilisées. Elles furent remplacées en 1936 par six locomotives diesel, puis par deux autorails Billard en 1947.
Peu fréquentée, la ligne devient rapidement déficitaire. Elle ferme en 1949, comme en témoigne l’avis placardé le 15 juillet de cette année-là :
«la Compagnie de Chemins de Fer Départementaux a l’honneur d’informer le public, qu’en exécution de la décision prise par le Conseil Général, lors de sa dernière session, la suppression de l’exploitation par voie ferrée des réseaux Nord et Sud d’Indre-et-Loire sera réalisée progressivement aux dates ci-après : 1er août 1949 – fermeture complète de la section de Neuillé-Pont-Pierre à Château-Renault ; 17 août 1949 – fermeture au service des voyageurs et bagages des lignes de Neuillé-Pont-Pierre à Port-Boulet et de Rillé-Hommes à Tours».
La ligne fut déclassée en 1949 puis démantelée ; les bâtiments et terrains de la ligne vendus en 1952.
La fermeture survient après 64 ans de bons et loyaux services, en particulier dans les temps de guerre et de pénurie entre 1939 et 1945…malgré un déraillement à côté du moulin du Buis en 1943…
Les seules traces visibles aujourd’hui sont le bâtiment, situé route de Tours, ainsi qu’une partie du tracé, souvent rectiligne, qui court au milieu des champs et des bois.
La « ligne du pain sec » a inspiré à Richard Forestier (professeur de musique puis directeur de l’enseignement d’art-thérapie à la faculté de Tours) en 1988 une composition musicale différente pour chaque gare.